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On Assia Djebar
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Le Blanc de l’Algérie, récit, Albin Michel, 1996.

Algérie et le Maghreb, citations

 

 

« Assia Djebar, toute de talent et de sensibilité, vient de publier un récit Le Blanc de l’Algérie où, sous les yeux du lecteur en même temps qu’autour de lui, le drame s’enroule, se déroule, déploie son impudique capacité à sans cesse se renouveler… Evoquant les morts sans convoquer les pleureuses, Assia Djebar montre combien les silences du passé pèsent par delà les clameurs du présent. » - Salima Ghezali, La Nation, Alger

 

 

« Un écrivain, une femme », Assia Djebar vue par Ghania Hammadou, Le Matin, 21 Novembre 1999 :

… J’ai revu Assia Djebar trois années plus tard, au cours d’une soirée littéraire, après que j’eus publié un texte qui relatait justement cette histoire personnelle qu’elle nous avait recommandée de préserver du pillage médiatique ; elle venait alors de Bâton Rouge en Louisiane, où elle enseignait, parler de son dernier livre.

 

Blancs les linceuls qui habillent nos morts, blanches les voix psalmodiant les chants funéraires qui les accompagnent, un thrène lancinant se déploie dans le blanc de l’Algérie, présent ce jour-là ; dialogue tissé entre la survivante et les compagnons disparus qui nous fait réentendre le message des voix éteintes de M’hamed Boukhobza, Abdelkader Alloula, Mahfoud Boucebci, la parole des amis assassinés… Je découvrais, rassurée, que l’exploratrice de la mémoire mutilée des femmes, attentive à transcrire et décrypter le souffle des âmes étouffées par des siècles d’oppression, qui m’avait ébranlée par une déclaration au journal Le Monde où elle affirmait ne pas pleurer avec ses sœurs algériennes, avait fini par se rendre à la douleur, à notre douleur.

 

Je la retrouvais quelques mois plus tard ; elle était devenue une autre fois encore avec Oran, langue morte, la chroniqueuse du récit « des peurs, des effrois, saisi sur les lèvres… » […]

 

Aujourd’hui, quarante-deux ans séparent le dernier essai du premier roman. Entre les deux, au milieu de l’agitation du monde, sur la toile Algérie : une guerre de libération, une indépendance ; puis, pour clore le siècle moribond, la touche macabre d’une guerre non déclarée, affrontement sanglant opposant une armée invisible à un peuple qui s’était laissé envoûter par le chant des sirènes. Entre ces moments aussi, espace temps pour deux générations humaines, se déployait, rayonnante et accessible, toujours renouvelée, l’œuvre d’Assia Djebar.

 

Alors, soudain, l’on se surprend à espérer de nouveau… 

 

Suzanne Al-Lakkani, « Assia Djebar, Le Blanc de l’Algérie, 5 juin 1996 :

Ce livre est né du désir de réaliser le récit de jours passés avec quelques signes et présages naifs à l’approche du trépas. Celui de trois amis disparus : Mahfoud Boucebci, Mohamed Boukhobza, et Abdel-Qader Alloula …

 

Avec sa langue et son écriture, Assia nous capture dans cet hymne à l’amitié. Elle emploie très souvent le « vous » pour interpeller les trois disparus, dans le ton étale d’une apostrophe douce et ferme. On entend les paroles s’échanger à mi-voix, tout ce qu’elle leur a dit un jour (« Tu te souviens Qader ? ») et tout ce qu’elle regrette ne leur avoir jamais dit.