Ombre Sultane, J.C. Lattès, 1987 Die Schattenkönigin, Unionsverlag, 1991 Reviews from Germany and Switzerland
Scheherezades Botschaft Autobiographie und Fiktion in Assia Djebars Ombre sultane Doris Ruhe (Greifswald)
Ombre sultane n’est pas une autobiographie au sens classique du terme ; c’est un moi fragmenté, porteur de sens multiples qui y est présenté.
Dans la première partie de ma communication, j’analyse le rapport d’Ombre sultane avec les Mille et une Nuits ; l’auteur évoque elle-même ce rapport qui y puise l’image de la femme double (Dinarzade-Shéhérazade/Hajila-Isma), qui informe l’œuvre toute entière, la plaçant sous le signe de la solidarité entre femmes. En même temps, le personnage de la conteuse légendaire, qui, en racontant, ne se sauve pas seulement elle-même, mais toutes les femmes, sert de miroir-projecteur à l’auteur qui réclame pour soi-même ainsi que pour toutes les femmes le droit à la parole, à l’inscription dans l’ordre symbolique. Ce droit implique, pour elle, le refus d’une vue essentialiste qui voit la femme conditionnée par son physique. Dans Ombre sultane, Assia Djebar revendique pour la femme la liberé « d’être femme autrement que par l’enfantement maternel. »
Dans une deuxième partie, je propose une lecture d’Ombre sultane qui s’appuie sur les idées de Jacques Lacan et de Julia Kristeva. La structure tri-partite s’appuie sur les idées de Jacques Lacan et de Julia Kristeva. La structure tri-partite de l’œuvre rappelle le concept du moi tel qu’il est montré par Lacan : Isma représenterait ainsi la fonction symbolique, Hajila l’imaginaire et le réel apparaîtrait dans les épisodes puisés dans la mémoire de l’auteur. Le personnage autobiographique se dessine donc dans l’ensemble de ces éléments, dont le lien indissoluble est évoqué par Lacan dans l’image du nœud borroméen.
Comme Julia Kristeva (La révolution du langage poétique), l’auteur ne se contente pourtant pas de la conception lacanéenne du moi basée toute entière sur la loi du père. Assia Djebar exige plutôt, comme j’essaie de démontrer, la mise en valeur de ce que Kristeva appelle le sémiotique, champ par excellence du narcissisme, du corps comme image, de la fantaisie et des fantasmes, champ aussi qui est caractérisé par la relation avec la mère. C’est en intégrant les deux, la loi du père et celle de la mère, que se forme dans Ombre sultane le personnage autobiographique.
Die Schattenkönigin Book Review, blog http://www.bookcrossing.com/journal/1378749
Zwei Frauen sind mit demselben Mann verheiratet. Aber sie sind nicht Rivalinnen. Isma, die Verwestlechte, hat Hajila, eine Jugendgespielin aus armer Familie, gewählt, um an ihre Stelle bei Mann und Kindern zu treten. Damit hat sie durchaus in der Tradition gehandeit, in der oft ältere Frauen die jüngere, die Djerba, die « Wunde », für ihren Mann aussuchten. Aber sie tut es nicht aus Notwendigkeit, sondern um sich selbst aus der Ehe mit dem einst geliebten Mann zu befreien (Una Pfau, Süddeutscher Rundfunk). Assia Djebar erhielt für dieses Buch im Jaghr 1989 den LiBeratur preis, 2000 erhielt sied en Friedenspreis des Deutschen Buchhandels.
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